SAN DA ou BOJI ?
Le critère essentiel de la distinction se trouve dans la surface de combat.
Les compétitions de San Da se font (généralement) sur plateforme, tandis que les compétitions de Boji sur ring de boxe.
Tous deux des sports de combat de percussions (peids-poings) et de préhension (saisis-projections) mais très souvent pour le Boji les coups de coudes, de genoux et une opposition au sol sont autorisés notamment en Chine ou en Russie et dans les organisations « professionnelles ».
HISTORIQUE :
Si des traces de certaines méthodes de combat guerrier datant de plus de 5000 ans av. J.C ont été recueillis en Chine antique.
Un système de lutte appelé juélì ou jiǎolì (角力) est mentionné dans le « Classique des rites » de Li King au 1er siècle av. J.-C. Ce système de combat inclut notamment des techniques de frappe, de projection, de manipulation articulaire, et des attaques des points vitaux. Le jiaoli est devenu un sport durant la dynastie Qin (221-207 avant J.-C.). Le « Livre des Han » (206-8 av. J.-C.) mentionne que pendant la dynastie Han (206 av – 8 CE) existait une distinction entre un combat sans arme intitulé shǒubó (手 搏), pour lequel des guides d’apprentissage avaient déjà été écrit, et la lutte sportive, alors connue sous le nom de juélì ou jiǎolì (角力). Celle-ci est l’ancêtre du boji ou du sanda.
Parallèlement aux arts martiaux chinois, nous avons la famille des luttes d’opposition désignées en Occident par « boxes chinoises », en raison d’une analogie de ces confrontations avec les boxes pratiquées en Occident. Ce terme a ainsi été repris pour désigner les initiateurs de la Révolte des Boxers (1899-1901).
En 1924, le Guomindang (le parti nationaliste chinois) créa l’Académie militaire de Huangpu dans la province de Guangdong dans le but d’entraîner des élites et par la même occasion ils créèrent les forces militaires modernes. Par ailleurs, ayant passé une alliance stratégique avec l’Union soviétique en 1923, l’académie utilisa leurs méthodes disciplinaires, d’endoctrinement politique et d’entraînement militaire. Sun Yat-sen, leader du Guomindang disait « Comme nous désirions apprendre leurs méthodes, j’ai demandé à Monsieur Borodine d’être le directeur d’entraînement de notre parti. » Ainsi il y eut une arrivée massive de cadres russes qui assistèrent aux entraînements militaires en 1924.
C’est sous la tutelle des cadres soviétiques que les Chinois finissent par créer des méthodes d’entraînement similaires au combat rapproché (close combat). En fait, il semblerait que c’est à cause de leur manque de technologie moderne que les Chinois ont mis en œuvre un programme de formation beaucoup plus important que celui des Soviétiques. C’est ainsi que les bases des boxes chinoises existantes ont été regroupées par les instructeurs militaires de Huangpu pour former le San da ou le Boji.
De cet enseignement en vue de combats rapprochés, les Chinois codifièrent cette boxe sous la forme de quatre groupes basiques des confrontations :
- da (frapper) : poing, paume, coude, doigts, tête.
- tui (shooter) : kick, balayage, genou.
- shuai (projeter) : lutte, projection, chute.
- na (saisir) : saisies, clés, soumission.
Dans les années cinquante, les arts martiaux chinois ont été popularisés sous le nom de kung-fu, également désignés par les termes mandarins wǔshù (武术), gúoshù(国术) ou quánfǎ (拳法). Ils sont constitués des centaines de styles différents de combat à main nue ou armée, qui ont été développés en Chine au fil des siècles. Le terme wushu désigne également une discipline sportive contemporaine, règlementée à partir de 1949 en République populaire de Chine, aussi désignée par « wushu moderne ». Elle est composée de deux catégories compétitives distinctes :
– Des évolutions chorégraphiques à base de techniques martiales et de figures gymniques à main nue ou armée appelées taolu.
– Une confrontation sur plate forme avec protections de type plastron et casque appelée sanda.
De nos jours la chine a regroupé l’ensemble des systèmes d’opposition sous le vocable San Shou.
Le sanshou (散手; sǎnshǒu; lit. «main libre») san da boji (散打; boji; lit. «combat libre») représente les sports de combat chinois, les systèmes de self-défense, ou une opposition entre deux compétiteurs. Créé au XXe siècle, le sanshou n’est pas considéré comme un style martial en lui-même, mais plutôt comme l’ensemble des composantes de l’entraînement des sports de combat chinois. Il peut être considéré comme du combat libre.
Ainsi dans le sanshou nous avons le sanda pratiqué sur plate forme et le boji pratiqué sur ring. Le boji se traduit par les pieds poings projections sans soumission (na) ni combat au sol. À l’origine l’utilisation de coudes et genoux était autorisée lors des rencontres inter militaires.
En 1997, la coopération Chine-États-Unis mit en place des rencontres professionnelles se basant sur les principes du Kick-Boxing et de la Boxe Thaï-MuayThaï. Ces matchs donnèrent lieu à des combats de boxe sans l’utilisation des protections telles que les plastrons, les casques et les protèges tibia-pied. Les Chinois nommèrent le sanshou professionnel le boji. L’essor du boji n’a pris toute son ampleur que depuis 2003. Aujourd’hui, des rencontres au sommet ont lieu comme le « king of sanda » ou « boji King » organisé par les Chinois. Souvent la règlementation d’arbitrage originel est autorisée (coups de coudes et genoux). De surcroît, des rencontres inter styles se sont déjà déroulées avec succès et les médias en font des événements exceptionnels.
DEFINITION :
La notion de “sport de combat” est distincte de celle d’art martial, même si certaines disciplines présentent les deux facettes. Un art martial est, par définition, un « art de guerre ». Du fait de la dangerosité potentielle, il est impossible d’en organiser des compétitions sauf aménagements pour en faire un sport de combat.
Un sport de combat possède des règles visant notamment à garantir l’intégrité physique. Ils font très souvent l’objet de compétitions (d’opposition), et ont alors un arbitre pour faire appliquer les règles.
En occident, la boxe est un sport de combat qui se pratique depuis le 18e siècle à un contre un, en recourant à des frappes de percussion, à l’aide de gants matelassés. Par extension, de nombreuses disciplines ont pris le nom de boxe : notamment les « boxes sportives » du 19e et 20e siècle comme les boxes pieds-poings (BPP) à réglementations occidentales (Boxe Américaine, Kick-Boxing et Savate-Boxe Française) et les boxes asiatiques comme la boxe chinoise (sanda- boji), la boxe khmère (kun khmer), boxe birmane (lethwei) et la boxe thaïlandaise (Muaythaï) entre autres.
Le SAN DA ou le BOJI
C’est un sport de combat de percussion-préhension ou sport de combat dit « mixte » comporte à la fois des techniques de percussion et de préhension. Cette dénomination des années 1990 du monde universitaire désigne les sports de combat codifiés permettant l’utilisation de certaines techniques corporelles pour conjointement percuter des cibles corporelles et contrôler physiquement, projeter et soumettre l’opposant – cela dans un espace délimité et dans une durée définie pratique d’opposition moderne qui la plupart du temps débouche sur la compétition.
À l’encontre de cette catégorie on distingue les sports de combat de percussion et les sports de combat de préhension. Mais certains sports de combat se situent à la lisière des sports de combat de percussion et des sports de combat mixtes utilisant percussion, saisies et projections mais sans continuer l’échange au sol. Ce qui est le cas pour : la boxe birmane (lethwei), la boxe thaïe (Muaythaï) et le San da – Boji (boxe chinoise).
Ainsi, en plus des techniques de percussion, on trouve un grand panel de techniques de préhension:
les arrachés (soulevés)
les balayages
Lescrochetages
les fauchages
les épaulés et les hanchés
les ramassages (enfourchement et autres), les gestes de sacrifice, etc.
Chacune d’entre-elles fait appel à une ou plusieurs actions de déséquilibre.